Note de lecture de l’ouvrage de T. DERBENT
La résistance communiste allemande 1933-1945
Editions ADEN, 2010, 115p.
Un petit livre de 115p. qui a l’excellent mérite de rétablir ce
moment de l’histoire prolétarienne, notre histoire. Selon les livres
scolaires, Hitler n’a jamais connu de résistance à son pouvoir en
Allemagne. Et bien c’est faux. Le parti communiste allemand, le KPD
organise la résistance sous toutes les formes possibles et inimaginables
compte tenu des circonstances. La plupart du temps démantelés, les
réseaux se reforment grâce à une détermination et un courage sans
pareil des communistes. Infatigables, pugnaces, ils essaiment dans
toute l’Europe : interbrigadistes en Espagne, maquisards en France,
résistants en Grèce,... En Allemagne, la plupart des combattants (des
milliers) furent exécutés, torturés, assassinés ; cela n’empêcha pas
les grèves, des dizaines de navires d’être coulés, des avions de ne
jamais voir le jour, des compagnies entières de déserter, le camps de
Buchenwald de s’auto-libérer.
A la fin de la guerre, les chefs de réseaux encore vivants furent
enrôlés à des postes clés en RDA (chefs de police, gouverneur,
ministre, ambassadeur). Quelle meilleure propagande stalinienne que de
fabriquer des stakhanovistes en toutes occasions. Cela n’enlève rien à
la sincérité et à l'héroïsme de milliers de combattants communistes.
Depuis cette époque, le capitalisme a digéré ses cancers, le fascisme
rouge comme le fascisme brun, pour nous les refourguer
spectaculairement en doses anesthésiantes. Le meilleur moyen de se
débarrasser de ce système, d’abolir les classes, c’est de s’inspirer
des courageux de notre histoire pour organiser la contre-offensive.