Une veille AK47 roumaine entre les mains

Académie de formation des YPG pour les volontaires étrangers, canton de Cizîrê, le 28 avril 2017

Après les menaces de bombardement turc de ces derniers jours, la vie à l’académie essaie de reprendre son cours normal… Ça reste difficile quand on sait qu'à quelques dizaines de kilomètres de notre position, du côté de Tal-Abyad et de Dérik, nos camarades font face à la 8e armée du monde pour tenter de garder ce petit bout de terre libre.

On m'a enfin donné une arme pour me défendre, une veille AK47 roumaine qui doit être à peu près deux fois plus veille que moi. Contre les hélicoptères ou les avions, je crois que ça m'est tout aussi utile qu'un programme de Macron…

Je comprend aussi très bien que les camarades kurdes mettent un point d’honneur à faire passer la question idéologique avant la maîtrise des armes. Car, comme ils disent, confier une arme de guerre à un homme ou à une femme sans formation, c'est en faire un bandit (et pas du type Robin des bois) en puissance…

La nuit dernière, nous avons de nouveau été survolés par un hélicoptère. Du beau matériel américain, sauf que cette fois, c'était un pilote turc… Heureusement, entre nous et son canon de 30 mm (et ses optiques thermales permettant de détecter les sources de chaleur), il avait une belle et épaisse colline.

Ça me rappelle un autre élément de nos cours : la puissance de l’État-nation se fonde en grande partie sur sa capacité aérienne. C'est une réflexion que je ne m’étais jamais faite. Bien sûr, militairement, j'en avais conscience, mais je n’avais jamais lié ça à la question politique. C’est un problème que nous arriverons un jour à résoudre j'espère, sinon je pense que toute révolution est compromise pour longtemps, et quand je dis compromise, je veux dire enterrée sous un tapis de bombes assorti de deux trois missiles de haute précision…

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